19 questions à…
Valerio Mazzei, fondateur et PDG de Edra
Réputée pour le caractère avant-gardiste et exclusif de ses créations – nées de collaborations avec, entre autres, Francesco Binfaré ou les frères Campana –, la société Edra a aussi l’originalité d’être installée en Toscane, à l’écart de ses consœurs. Pour souligner son indépendance ? Par souci de discrétion ? (Un secret entoure parfois l’identité de ses clients internationaux, superstars ou têtes couronnées…) Ou simplement à l’image de celui qui l’a fondée en 1987 et la dirige encore aujourd’hui : Valerio Mazzei, un homme tout en réserve et en modestie.
Quelle serait votre définition du “bon design” ?
J’utilise peu le terme “design”, car je ne sais pas ce qu’il
signifie vraiment. J’aime les gens qui font de belles choses
et qui excellent dans tout ce qu’ils entreprennent, comme
du temps de la Renaissance italienne. A l’image de Bernardo Buontalenti (2), un architecte, sculpteur et peintre qui travaillait pour les Médicis. Et qui serait aussi l’inventeur de la crème glacée ! Deux de nos créateurs maison ont ce profil : Umberto Campana,
avocat de formation, et Francesco Binfaré (4), qui a d’abord
travaillé comme chercheur. J’admire ce genre de polyvalence
Pourriez-vous résumer l’ADN d’Edra en quelques mots ?
La qualité par-dessus tout. Mais nos produits sont aussi confortables, élégants et intemporels.
Quelle est votre couleur de prédilection ?
Chez moi, la dominante, c’est le bleu. Donc…
Un produit dont vous êtes particulièrement fier ?
Je refuse de choisir, même si j’ai un faible pour le canapé ‘Standard’ (1). C’est le premier dont nous avons garni,
en 2013, les accoudoirs et le dossier de “coussins intelligents”, dont on peut modifier la position d’une simple pression.
Y a-t-il un créateur que vous admirez par-dessus tout (et tous) ?
Choix difficile s’il en est ! Si je me limite à ceux que je connais personnellement, je citerai encore Francesco Binfaré (4), avec lequel nous collaborons de façon fructueuse depuis des années.
Avez-vous jamais envisagé d’exercer un autre métier ?
J’ai fait des études d’histoire économique, mais je n’en ai rien fait. Ou plutôt si : j’ai créé ma propre société. (Rire)
La conception de produits ne vous a jamais tenté ?
Non, mais j’aime la superviser. On pourrait le formuler
ainsi : je ne suis pas un bon musicien, mais un assez
bon chef d’orchestre.
Vous reste-t-il du temps pour pratiquer un hobby ?
J’adore la mer. Je ne suis ni nageur ni navigateur, j’aime juste y être.
Quel son charme votre oreille ?
Le piano, éventuellement accompagné de harpe. Cela me détend.
Quelle odeur vous plaît particulièrement ?
Le bois de santal.
A quel plat ne pouvez-vous résister ?
Au fameux steak à la Florentine. Aux Etats-Unis, ils appellent
cela un “Porterhouse steak”, mais le nôtre est le seul véritable.
La plus belle voiture, à vos yeux ?
Il y en a deux : la Citroën Dyane et la Ferrari 612 Scaglietti,
du nom du meilleur carrossier que la marque ait jamais eu.
J’en possède une de chaque, que je chéris comme mes enfants.
Etes-vous amateur de cinéma ?
Bien sûr ! Luchino Visconti est mon réalisateur préféré.
Quels sont vos artistes favoris ?
Botticelli et Michel-Ange, mais aussi Jeff Koons et Andy Warhol.
Etes-vous aussi amateur de musique ?
Je suis fan de chanteurs italiens à textes des années 60. Comme Fabrizio De André (3), ou mon grand ami Gino Paoli.
Etes-vous un lecteur assidu ?
Oui. J’apprécie encore et toujours Le Prince de Machiavel ou
Les Vies de Giorgio Vasari, un peintre, architecte et écrivain toscan du XVIe s. qui a notamment rédigé ces biographies d’artistes italiens.
Où aimez-vous aller en vacances ?
J’ai toujours apprécié la Côte d’Ivoire – sa nature magnifique,
sa délicieuse chaleur, tout cela non loin de l’Italie –, mais
il devient plus difficile de s’y rendre. Les Caraïbes, alors ?
Côté villes, ma préférence va à Sydney et à Los Angeles.
En quoi aimeriez-vous vous réincarner ?
En aigle. Ça doit être formidable de tout observer depuis les airs.
Et quelle est votre devise dans la vie ?
La vie est courte. Vis-la aussi intensément que possible.
edra.com
Texte: Jan De Vos – Source: Gael Maison mars 2019.