Bel-étage à Berchem

De l’extérieur, rien ne distingue l’habitation de Katrijn et Jim des autres belles demeures bourgeoises du quartier. Mais une fois à l’intérieur, on est surpris par la luminosité et le caractère contemporain qui ont été insufflés dans cette construction du début du siècle passé.

Pourquoi quitter la verdure, la quiétude, le charme – et la bière! – de Westmalle, et venir s’installer à Anvers? “Principalement pour des raisons pratiques”, raconte Katrijn. “On était très attachés à la lumière, aux grands espaces et à la nature de notre Campine natale, mais après nos études à Anvers et à Gand, on a réalisé que si on restait vivre là, on serait tout le temps sur les routes. Comme nous n’avions pas envie de ça, on a décidé de s’installer en ville. On a d’abord vécu dans le joli quartier Belle Epoque de Zurenborg. Ensuite, on a habité pendant sept ans dans une maison de rangée à Oud-Berchem, à quelques rues d’ici. Cela nous plaisait beaucoup – Berchem est comme un village dans la ville –, mais on n’avait pas de jardin et c’est à peine si on pouvait apercevoir le ciel. Quand j’ai été enceinte de notre deuxième enfant, on s’est mis à chercher activement un lieu de vie définitif.”

Parcours sans faute

Peu de temps après, au printemps 2013, Katrijn et Jim tombent sur cette habitation du début du XXe siècle. “Le dernier occupant était un monsieur de 95 ans”, poursuit Katrijn. “Cela faisait des années qu’il vivait ici; à la fin, uniquement dans les pièces du bas. La maison avait besoin d’une sérieuse remise en état, mais nous avons tout de suite repéré son potentiel. On a immédiatement décidé de l’acheter, alors que l’affiche venait à peine d’être mise! Pour la transformation, nous avons fait appel au bureau anversois Komaan!architecten, dans lequel travaille une amie d’enfance. Nous leur avons donné carte blanche, on leur a dit: “Surprenez-nous!”. Mais on a quand même suivi le projet de très près. La collaboration fut très agréable, de même qu’avec l’entrepreneur… un parcours sans faute! Et je pense que cela se perçoit dans le résultat.”

Etage supplémentaire

Au printemps 2015, Katrijn, Jim et leurs deux fils, Charles et Leon (5 ans et 2 ans aujourd’hui), emménagent dans cette habitation bel-étage typique: une maison de maître, avec demi-sous-sol réservé à l’époque au personnel. “La structure, avec ses différents étages et ses demi-niveaux, a été conservée”, commente Katrijn. “Même si tout a été réagencé. A l’origine, l’entrée se faisait par la ‘belle pièce’, la pièce de réception, puis on devait passer par plusieurs pièces en enfilade avant d’aboutir au jardin. Aujourd’hui, on arrive tout de suite au niveau de la cuisine, qui forme un tout avec la salle à manger et le salon, lequel s’ouvre, à travers des portes vitrées en accordéon, sur le jardin. Cela convient beaucoup mieux à notre rythme de vie: on rentre, on prend un verre dans la cuisine, puis on passe à table avant de se retrouver dans le canapé, près du jardin… On a également procédé à deux interventions lourdes: l’annexe qui se trouvait à l’arrière du bâtiment a été démolie pour pouvoir étendre le rez-de-jardin, et on a ajouté un volume en toiture afin de bénéficier d’un étage supplémentaire.”

Sous les étoiles

Aujourd’hui, la maison est agencée de façon très cohérente : les pièces de vie au niveau du bel-étage, la chambre et la salle de bains des parents juste au-dessus et, enfin, dans le volume nouvellement construit, l’étage des enfants avec leurs chambres, plus une pièce polyvalente. “Sans oublier le demi-sous-sol”, fait remarquer Katrijn. “A l’avant, il nous sert d’espace de rangement, tandis qu’à l’arrière, côté jardin, nous l’avons laissé ouvert sur les pièces de vie afin d’y ‘glisser’ littéralement un espace bureau. Résultat : chacun a son espace bien à lui, même si tout se fond harmonieusement. Nous avons aussi veillé à optimiser l’apport de lumière naturelle. Et, à ce niveau-là, la large baie vitrée en hauteur côté jardin fait vraiment son effet: en journée, elle nous permet de regarder le ciel et les nuages et, le soir, d’admirer les étoiles. Nous souhaitions également exploiter au maximum la largeur – pas énorme (5 m) – de la maison. C’est ainsi que l’escalier d’origine a été remplacé par un autre, intégré dans le meuble-cloison.”

Style Scandinave

Côté finitions, tous les espaces de vie adoptent une dominante blanche. “Le premier effet recherché était l’optimisation de la luminosité”, souligne Katrijn. “Mais nous aimons aussi beaucoup les intérieurs clean, minimalistes, ponctués de touches de couleurs qui apportent une note chaleureuse. Pour ce qui est du mobilier, on a un faible pour la sobriété du style scandinave. On apprécie aussi les éléments vintage, mais à petites doses. Si l’on mélange trop de choses, plus rien ne ressort. A l’avenir, on souhaiterait aussi transformer un peu le jardin. Pour le moment, il sert surtout de terrain de jeux pour les enfants, mais à terme, j’aimerais y planter des renoncules, des hellébores, ou même des arbres fruitiers… Et la remise contre le mur du fond pourrait se transformer en pièce de jeux pour les garçons ou en jardin d’hiver avec feu ouvert pour nous!”

Source: Gael Maison mai 2016 | Photos Stefanie De Neve | Stylisme Sigrid De Ceuleneer | Texte Jan De Vos