Jeune talent: Leda Devoldere

Le fait que, durant ses études secondaires à la Sint-Lucas Kunsthumaniora à Gand, Leda Devoldere (°1993) ait choisi l’orientation « arts plastiques autonomes », constitue la base de son travail. Ainsi, pour sa première collection ‘Lines’, elle est partie d’une série de collages et dessins dans lesquels elle jouait sur les différences de perception entre 2D et 3D. « A l’origine, ‘Lines’ était avant tout une recherche de combinaisons de couleurs. Afin de mieux voir comment certaines couleurs et surfaces interagissaient, j’ai fait faire des échantillons. C’est de là qu’est progressivement née cette collection », raconte-t-elle.

« A l’avenir, j’ai envie de continuer à travailler de cette façon. J’aime la liberté que m’offre cet art autonome, mais je trouve aussi intéressant de pouvoir transformer des créations artistiques à partir de textile en objets concrets et utiles. C’est également pour cela que j’ai choisi d’étudier la création textile au KASK, le Conservatoire de Gand. Maintenant que je maîtrise les différentes techniques, je peux créer en toute liberté. J’aime aussi la versatilité du textile et la façon dont il entre en relation avec l’espace ou le décor. Une même pièce peut, par exemple, ressembler à une peinture si elle est au mur d’un musée, alors que, sur le sol d’un appartement, elle aura l’air d’un tapis. De même, le textile permet de personnaliser son intérieur et de casser le côté rigide de certains meubles… Pour moi, ‘Lines’ est synonyme de jeu et d’innocence. Ce monde un peu naïf de l’enfance, qui disparaît avec l’âge adulte, je veux le convoquer à nouveau. »

« C’est pour cela que je recours beaucoup aux motifs graphiques simples et aux couleurs vives, dont le rouge et le bleu que j’affectionne particulièrement. Cela m’a été inspiré par une photo que j’ai prise, enfant, d’un ciel au couchant avec un lampadaire allumé à l’avant-plan. Si les tapis et les couvertures sont respectivement tuftés et tricotées de manière industrielle, je réalise moi-même les coussins à la main. Cela me permet de sélectionner spontanément différents fils et de déterminer quand je change de couleur sur ma machine à tricoter. J’aime beaucoup ce sentiment. C’est comme peindre un tableau et cela fait que chaque pièce est légèrement différente de l’autre. » ledadevoldere.com

Texte : Elien Haentjens. Photos : Kaatje Verschoren et Alexander Popelier. Source: Gael Maison 10/2019.