Jeune talent: Phebos Xenakis

De son enfance en Crète (il y a vécu jusqu’à 10 ans), Phebos Xenakis (°1994) a gardé l’amour de la mer, des montagnes et de la nature .

“Cet environnement a fortement influencé ma créativité. Je faisais des châteaux de sable, je fabriquais des objets en bois flotté…Aujourd’hui encore, mon inspiration me vient en bonne partie de la nature, qui est pour moi un assemblage de multiples joyaux. Mon père, qui était dessinateur technique, a en outre suscité chez moi un côté technique. Ces centres d’intérêt m’ont mené à m’orienter vers des études secondaires artistiques, puis vers l’architecture. Si l’architecture me plaît toujours, j’ai fini par développer un plus grand attrait pour le design. C’est un domaine qui permet d’aller dans plein de directions et je suis fasciné par la liberté avec laquelle chaque créateur parvient à développer son style personnel. J’ai d’abord étudié le design industriel à la Howest de Courtrai, puis la conception de mobilier à Thomas More, Malines. A Courtrai, j’ai beaucoup appris sur les matériaux à travers la fabrication de prototypes.” Bien qu’il déclare encore chercher son propre style, Phebos Xenakis sait déjà que l’interactivité sera au cœur de son travail. “J’essaie toujours de générer un effet de surprise qui amusera l’utilisateur. Ainsi, l’assise de mon tabouret ‘Karekla’ (ci-contre) s’adapte à celui qui s’y assied. Cela le rend plus confortable mais crée aussi des situations cocasses, car les gens ont peur de s’y installer. Un autre bel exemple est mon tabouret ‘Pay to Sit’ (couché au sol). Aujourd’hui, tout se paie, mais en même temps, on n’a plus d’argent sur soi. J’ai traduit ce constat en un mécanisme qui rend le tabouret utilisable lorsqu’on y glisse une pièce de 50 cents. Dès qu’on se lève, il se replie sur lui-même, et il faut à nouveau payer.” Actuellement, il est designer indépendant pour la société anversoise Sixinch. Leur mousse de caoutchouc est à la base de son siège ‘Encased Sofa’ (à gauche). “Comme cette mousse est sans couture et étanche, j’ai voulu l’encastrer solidement dans une structure sans devoir la perforer. J’ai puisé mon inspiration dans la façon dont une bague est sertie de pierres précieuses. Cette expérimentation constante autour des techniques et des matériaux ne cesse de me fasciner.”

Texte: Elien Haentjens. Photo: Kaatje Verschoren.

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