Maison cubique à Geel

Du blanc et du bois pour la sérénité, de larges baies vitrées à l’embrasure profonde pour être au plus près de la nature, une cuisine ‘monacale’ au plafond voûté… L’architecte Sofie Ooms a conçu pour sa soeur Dorien un nid douillet et paisible dans la verdure, un havre où elle se sent en vacances permanentes.

Vue sur la nature

Avant d’habiter cette paisible demeure lovée à Retie, à l’est de la province d’Anvers, Dorien et Erik vivaient en appartement. “En plein centre de Geel et à proximité des commerces, il était tout à fait à notre goût”, raconte-t-elle. “Nous avions toutefois acheté, il y a près de 10 ans, ce terrain de 18 ares. C’était un peu un investissement mais surtout, il était magnifiquement situé, au fond d’une rue sans issue, avec vue sur la nature. Par ailleurs, il était clair que, si nous avions des enfants un jour, l’appartement deviendrait trop petit. Quand j’ai été enceinte, j’ai commencé à échanger des idées avec ma soeur Sofie, qui est architecte. Cela a pris un peu de temps avant d’aboutir aux plans définitifs car, si nous étions sur la même longueur d’onde, nous avions parfois de sérieux désaccords. Heureusement, nous pouvons tout nous dire!”

Esprit vacances au quotidien

“Ce fut une période intense, mais passionnante”, lance Sofie. “Dorien avait sa vision des choses, mais elle me laissait faire, ce que j’ai énormément apprécié. En tant qu’architecte, j’aime pouvoir prendre en charge la totalité d’un projet, depuis l’esquisse jusqu’à l’aménagement et à la création du mobilier. C’était possible ici et j’en ai bien profité. J’aime beaucoup travailler les perspectives et les vues traversantes: j’ai aussi une prédilection pour les matériaux chauds, les textures et les grandes hauteurs sous plafond. Mon objectif ultime est que les gens retrouvent chez eux un sentiment de détente, comme en vacances. J’aime aussi les maisons où l’espace ne s’appréhende pas au premier coup d’oeil, où il faut un peu chercher son chemin.” La structure de l’habitation est à la fois simple et complexe. Le bloc vitré central, qui accueille le hall d’entrée et un bureau, est encadré de deux volumes plus hauts, cubiques eux aussi. Au rez-de chaussée de l’un, le garage; dans l’autre, le séjour et la cuisine avec coin repas. De l’entrée commune démarrent des escaliers qui conduisent à l’étage de chaque volume: l’un avec la chambre des parents et sa salle de bains attenante, l’autre avec trois chambres plus petites qui, selon le principe à chacun son espace, deviendra à terme le domaine des enfants. Si Boaz, 4 ans, et Nuno, 6 mois, sont encore petits, ils ne tarderont pas à devenir de grands garçons.

Vive l’afrormosia!

“J’avais moi-même quelques exigences concrètes”, enchaîne Dorien. “Je voulais du bois ainsi qu’une façade en briques. Elle a été combinée à un bardage en afrormosia, une essence que l’on retrouve aussi à l’intérieur, où sa couleur rouge brun crée un effet chaleureux. A l’extérieur, ce bois grise harmonieusement, tout en conservant sa texture.  Je voulais aussi que la cuisine joue un rôle central. Comme Erik cuisine beaucoup – et bien! –, elle devait être son domaine. On a choisi d’installer une grande table à proximité de l’îlot de cuisine. Comme ça, on peut pleinement profiter de son art, tant en famille qu’avec nos amis.”

Blanc apaisant

L’intérieur est délibérément minimaliste. Le séjour est dominé par un grand canapé modulaire; la cuisine, elle, par un bloc massif en matériau composite. Les hauts murs blancs – 3,60 m dans le séjour, 4 m dans la cuisine – ont été largement laissés nus. “Ce n’est pas notre genre de surcharger”, affirment les deux soeurs. “Nous préférons placer un seul beau tableau au mur qui, de ce fait, créera un effet encore plus intéressant. Idem pour le mobilier et les accessoires: tout ce blanc est si apaisant qu’il serait absurde de le masquer. Combiné à la lumière naturelle – la cuisine est orientée au sud, tandis que le salon, orienté nord, reçoit aussi la lumière du couchant – et à la présence des arbres dehors, cela crée un merveilleux jeu d’ombres.”

Source: Gael Maison édition avril/mai 2015 | Photos Tim Van De Velde | Texte Jan De Vos