5 questions à Marc O. Eckert, PDG de Bulthaup

Fondée en 1949, l’entreprise familiale Bulthaup est devenue une référence mondiale des cuisines design au cours des années 80. Après être passée sous gestion étrangère en 2002, la société allemande est revenue dans le giron familial en 2009 quand Marc O. Eckert, petit-fils du fondateur Martin Bulthaup, en est devenu le PDG.

Bulthaup

Bulthaup est-elle une marque typiquement allemande?

D’une certaine façon. La manière dont nous replaçons l’ergonomie et la fonctionnalité au cœur de nos cuisines est typique de ce que l’on appelle la grundlichkeit – la qualité, la minutie allemande. Dans cet esprit, nous limitons volontairement l’éventail de nos modèles de poignées et de coloris. Par ailleurs, beaucoup de gens trouvent que nos cuisines n’ont pas “l’air” allemandes. Et c’est tant mieux, vu que l’essence même de ce qui s’y déroule – à savoir cuisiner et partager des repas – est une donnée universelle.

Quelle est votre définition du “bon design”?

Certains designers ont tendance à se prendre au sérieux. Ils se focalisent sur l’aspect formel des choses et cherchent généralement à rendre leurs créations trop esthétiques. Pour moi, il faut revenir aux principes de base du design industriel : la fonctionnalité doit primer. C’est la fonction qui crée la forme, et non l’inverse.

De quel modèle êtes-vous le plus fier?

J’aime beaucoup tous nos modèles de cuisine, avec une petite préférence pour ceux qui marient le bois et le métal, comme le ‘Workbench B2’ (1), qui est une très belle réussite.

Le bois et le métal sont donc vos matériaux préférés?

Tout à fait. Je trouve le contraste qu’ils dégagent – chaud/froid, masculin/féminin – absolument passionnant.

Avez-vous un designer de référence?

Je pense à Dieter Rams (2) qui, dans les années 50 et 60, a produit des objets révolutionnaires, principalement pour la marque Braun. J’adhère totalement à son leitmotiv, Less is better. J’ai aussi beaucoup d’admiration pour Jonathan Ive, chef du design chez Apple.

Source: Gael Maison, avril 2017 | Texte Jan De Vos