Sergent Majeur

Leurs créations portent les (pré)noms d’une alpiniste, d’un architecte, d’un scientifique ou d’un membre de leur famille. Le nom de leur collectif, Studio Sergeant, évoque le serre-joint, qu’ils utilisent fréquemment dans leur atelier de Saint-Nicolas, près d’Anvers.

Et eux s’appellent Charlotte (De Ruyter), Pieter (Van den Poel) et Nele (Verbeke). Ils se sont rencontrés lors d’une formation en création de mobilier, à l’école supérieure Thomas More de Malines. Depuis, Charlotte travaille comme designer industriel, Nele comme architecte d’intérieur et Pieter comme architecte. Leur collaboration lors de cette formation s’étant révélée très positive, ils ont décidé de poursuivre l’expérience en s’associant au sein de Studio Sergeant. Une de leur première collaboration fut la petite bibliothèque ‘Henry’ (un hommage à Henry Van de Velde). “En fait, c’est plutôt une ‘tour à livres’, qui fait écho à celle de la bibliothèque universitaire de Gand, dessinée par Van de Velde”, précise Charlotte.

Mettre l’accent sur la conception

‘Henry’ est un meuble produit localement pour le marché allemand et distribué via le site www.magazin.com. Leurs autres produits, eux, sont fabriqués en Belgique. “Nous réalisons les prototypes nous-mêmes, et confions la production à des artisans locaux”, continue Charlotte. “La livraison aussi, nous aimons l’assurer nous-mêmes. Car c’est très gai de voir comment nos objets vont trouver leur place chez les gens.” Leur pièce maîtresse est sans aucun doute ‘Jeanne’, ce tabouret au piétement métallique recouvert de cordage d’alpinisme. Baptisé en référence à Jeanne Immink, pionnière qui, à la fin du XIXe siècle, a rendu accessible aux femmes cette activité dominée par les hommes. “Elle a été la première à réaliser des ascensions du 4e degré de difficulté et aussi à porter un pantalon d’escalade plutôt que la sacro-sainte jupe.” Allier références historiques, fonctionnalité et humour… c’est très belge, non?

Tabouret ‘Jeanne’. www.studiosergeant.be

Source: Gael Maison, Janvier/Février 2017 | Texte Leen Creve