Un cocon au coeur de la nature
Un mix intelligent de matériaux, un design vintage et une forêt en guise de décor. Sur base de ces ingrédients, Alexandra et Peter ont construit la maison de leurs rêves. Ni plus, ni moins.
La vraie campagne
Alexandra et Peter font rarement dans la demi-mesure. Après avoir longtemps habité un loft ultraépuré en pleine ville, ce n’est pas en périphérie qu’ils sont allés chercher un peu de calme, mais carrément en pleine forêt. “Il y avait ici une vieille maison en ruine, plantée sur un grand terrain dans les bois. L’endroit nous a immédiatement séduits”, explique le photographe. Et pour eux, pas question d’arracher un seul arbre! “Car c’est pour eux que nous sommes là. Ceux qui construisent par ici semblent toujours vouloir commencer en les arrachant un à un. J’ai du mal à comprendre. Nous, il nous a suffi de semer un peu de gazon et de placer une rampe d’accès. C’est tout.”
Un homme, un plan
Contre toute attente, la recherche d’un architecte – une mission souvent périlleuse – a été assez brève. “Nous voulions quelqu’un qui soit adepte de l’épure et de la sobriété, mais soit aussi capable de travailler avec des matériaux chaleureux. C’est sur le web que j’ai découvert plusieurs projets réalisés par Eddy François. J’ai toute de suite adhéré à son style. Nous l’avons contacté et il nous a invités chez lui. Nous avons été conquis par l’homme et par ses idées. Hélas, ce projet aura été son dernier, puisqu’il est décédé peu après la fin du chantier. Il nous a transmis énormément pendant cette brève période où nous nous sommes côtoyés, notamment sa passion pour le ‘wabi sabi’, ce mode de pensée japonais visant à percevoir la beauté dans l’imperfection.” En allant voir leur architecte, le couple n’avait pas d’idée très précise en tête. “Nous avions beau être sensibles à l’architecture et accorder une grande importance à l’esthétique de notre maison, nous ne savions pas vraiment ce que nous voulions.” Peter compensa ce léger flou à l’aide d’un briefing simple et pratique à l’intention de son architecte. “C’était une sorte de résumé de tous nos besoins : avoir au moins deux chambres, un seul niveau – histoire de pouvoir y vivre le plus longtemps possible –, une grande surface vitrée côté sud et un bureau côté nord. J’ai fait en sorte de ne pas limiter, diriger ou changer sa vision. Je voulais lui laisser une entière liberté et pense y être parvenu. Nous avons adhéré à sa première esquisse et même après avoir passé des heures à analyser les plans, je n’ai rien trouvé à y redire. Tout était parfait!”
Calme et sérénité
En allant s’installer à la campagne, le couple cherchait avant tout le calme et la sérénité. Deux qualités qui, selon eux, devaient également se retrouver dans leur maison. “Nous n’avions pas envie d’une architecture tape-à-l’oeil. Nous n’avions personne à impressionner. Beaucoup conçoivent leur maison comme une ouverture vers l’espace environnant. Nous, c’était l’inverse. Nous voulions qu’elle nous protège du monde extérieur, qu’elle devienne un véritable refuge.” Le choix des matériaux – du bois, de la brique et du béton –, renforcent cette idée de cocon. Dans toute la maison, on retrouve un même sol en brique, des poutres au plafond et des murs blancs. Ces éléments récurrents contribuent à une vraie sérénité visuelle, en phase avec le calme de la forêt. Celle-ci entre littéralement dans la maison grâce aux larges vitrages. Dedans, c’est l’épure. Un très grand placard mural accueille la télé, des jouets et des livres. Résultat: la maison est une oasis de calme dans un écrin de verdure. “Tant que nous vivrons ici, nous veillerons à conserver cette pureté. Cette impression de vivre au milieu des bois doit primer sur tout le reste. Au-delà de ce projet qui nous est personnel, je pense que chacun a l’obligation de se créer un lieu de vie à la fois beau et agréable. Car la beauté est de nature à nous rendre heureux.”
Source: Gael Maison édition mars 2016 | Photos Stefanie Faveere| Texte Sophie Allegaert