Un penthouse panoramique à Bruxelles
Un penthouse de 120 m2 perché à 40 m au-dessus du trafic bruxellois et offrant des vues panoramiques époustouflantes… C’est ici que vit l’architecte Lowell Demol, auteur, avec son associé Quentin Vaulet, de cet admirable relifting d’un appartement des années 1950.
Concevoir… et réaliser
Quentin Vaulet et Lowell Demol se sont rencontrés à La Cambre (Bruxelles), où ils ont respectivement décroché leur diplôme d’architecture en 2008 et 2009. Après plusieurs collaborations, ils décident de s’associer pour de bon en 2014. Le duo adopte le nom de Hunington & Mills. “Nous tenions à être plus qu’un simple bureau d’architecture. Un peu à l’image du mouvement Arts & Crafts anglais, nous ne voulions pas nous limiter à l’aspect conception. La mise en œuvre nous intéresse au moins autant. De plus, nous n’avions aucune envie de passer huit heures par jour derrière un ordinateur. Hunington & Mills est donc aussi une entreprise de construction. Nous travaillons avec quelques sous-traitants, mais réalisons nous-mêmes l’essentiel du travail. Visiblement, le concept plaît aux clients, qui apprécient n’avoir qu’un seul interlocuteur.”
Nid panoramique
Alors que débutait l’aventure Hunington & Mills, Lowell a déniché cet appartement au 11e étage d’un immeuble non loin de la place Meiser, à Schaerbeek. “Au fil des années, j’ai visité pas mal de maisons et d’appartements à Bruxelles et environs. J’ai vu de suite que celui-ci était une affaire. Et je me voyais bien y vivre!”, explique-t-il. “J’aimais tout d’abord sa taille – 120 m2 – puis ses trois façades, offrant chacune une vue panoramique fantastique sur la ville. Qui plus est, perché à 40 m de haut, on entend à peine le trafic en bas. C’est une manière de vivre en ville, tout en étant un peu retiré. C’est très particulier.”
Restyling complet
Lowell et Quentin décident d’aborder la rénovation comme un test de leur manière de travailler. “L’appartement date de 1958 et je l’ai racheté à ses premiers propriétaires”, raconte Lowell. “Ceux-ci n’avaient jamais touché à rien. Son aspect général était encore celui d’un logement typique des années 1950. A l’époque, personne n’avait jamais entendu parler de penthouse. L’ensemble était divisé en petites pièces, avec chacune une fonction spécifique. La salle de bain ne faisait que 5 m2. L’aménagement n’était pas non plus toujours des plus logiques. Cuisine et salle à manger étaient relativement éloignées l’une de l’autre, de part et d’autre d’un couloir sombre. Nous avons commencé par abattre quelques cloisons. Je dirais que ce n’est pas une rénovation mais plutôt un restyling complet que nous avons entamé. Hormis les travaux d’électricité, nous avons tout fait nous-mêmes. L’opération a pris environ dix mois.”
Boîtes en bois
Le résultat est un hybride entre loft et penthouse. La grande pièce à vivre avec salon, cuisine et salle à manger est complétée par deux chambres à coucher, une salle de bain et, bien sûr, une terrasse. Les espaces s’enchevêtrent de façon assez organique, mais l’on ressent néanmoins une structure très claire grâce à un subtil jeu de différences de niveaux au sol et au plafond, ainsi que par l’alternance des matériaux, avec, par exemple, du carrelage dans la salle de bain et le séjour, du parquet dans la cuisine et les chambres. “Nous avons aussi voulu expérimenter quelque chose avec des volumes en bois, utilisés comme marqueurs d’espace. Ceux-ci permettent également d’anoblir les éléments d’origine en béton armé, que l’on retrouve un peu partout.”
Mobilier sur mesure
Selon Lowell et Quentin, l’appartement est fidèle à ‘leur’ style, si tant est que celui-ci puisse être défini. “A première vue, c’est très minimaliste”, expliquent-ils. “Mais il y a aussi une petite touche d’art déco années 20, un style que nous aimons tous les deux. Ajoutez à cela notre passion pour les motos et pour le rock’n’roll des années 50-60. Enfin, nous sommes profondément attachés à l’élément artisanal. Cela explique qu’on trouve ici très peu de design de grandes marques. Ce n’est pas qu’on les snobe, mais nous préférons les meubles sur mesure que nous concevons et réalisons nous-mêmes. C’est le meilleur moyen, d’après nous, d’atteindre notre but ultime: la cohérence!”
Source: Gael Maison octobre/novembre 2015 | Texte Jan De Vos | Photos Tim Van De Velde