Une annexe en bois préfabriquée
Construire en tenant compte de l’énergie est plus indispensable (voire obligatoire!) que jamais. Le passif est devenu la norme à Bruxelles et les autres Régions ne sont pas en reste. Si elle fait peur à beaucoup, cette ambition écologique est loin d’être insurmontable. La preuve avec cette annexe préfabriquée.
Expérience calculée
“C’était un peu expérimental, mais c’était une expérience calculée”, confesse l’architecte Deborah Leloup. “Bâtie en 1954, notre maison était, au départ, une maison de vacances. Nous y avons vécu quelques années avant de nous y sentir vraiment à l’étroit. Nous aurions pu choisir de la démolir, mais nous avons préféré, histoire de minimiser notre empreinte écologique, lui adjoindre une annexe à ossature bois. Comme notre budget était assez restreint (80.000 €), nous avons décidé de faire beaucoup nous-mêmes.”
Eléments préfabriqués
“C’était la première fois que je travaillais avec une ossature bois préfabriquée. Je peux dire que pour nous, c’était la formule idéale. Tout d’abord, tout est allé très vite. Ensuite, le système de poutrelles de bois en I (leur profil évoque un I majuscule) a permis de placer de l’isolant écologique supplémentaire sans devoir épaissir démesurément les murs. “Préfabriqué” signifie que la structure et les murs ont été commandés à un atelier de menuiserie. L’ensemble est réalisé sur mesure et livré sur le chantier sous forme de poutres et de panneaux. Il ne nous a fallu que trois jours, avec l’aide d’un grutier, pour tout monter. En termes énergétiques, l’ossature bois est un choix malin car on évite plus facilement les ponts thermiques – et donc les pertes de chaleur – qu’avec une construction de béton et d’acier. Les qualités thermiques du bois sont aussi supérieures. Une fois la structure dressée, nous sommes passés à l’isolation: 30 cm de cellulose de papier (du papier journal, déchiqueté et traité écologiquement) dans les murs, 35 cm en toiture. Depuis, j’ai réalisé d’autres projets avec le même principe de préfabrication. Les questions d’énergie et d’écologie ont toujours été importantes dans ma pratique. D’expérience, je sais aussi que ce sont des facteurs qui intéressent tout le monde… à condition que la facture ne s’envole pas.”
Confort intérieur
“Une fois l’annexe terminée, nous avons tout réaménagé confortablement à l’intérieur. La partie ancienne abrite à présent le salon, la buanderie, un bureau d’été et un jardin d’hiver. Dans l’annexe, nous avons placé les “pièces chaudes”: salle à manger, cuisine, chambre et salle de bains. C’est là que nous passons la plupart du temps en hiver, tant il y fait agréable. En théorie, cette annexe de 125 m2 satisfait à tous les critères du passif, mais nous n’en avons pas encore demandé la certification. Une pompe à chaleur suffit à nos besoins de chauffage. Quand il fait -10°C dehors, l’énergie nécessaire pour arriver à 21°C à l’intérieur ne dépasse pas celle d’un fer à repasser. Une performance rendue possible grâce à l’isolation, mais aussi à la ventilation contrôlée et au triple vitrage. Nous avons également veillé au côté durable des matériaux de finition. Le parquet est en bois de feuillu de récupération, tandis que l’escalier et le mobilier de la salle de bain ont été réalisés en panneaux d’hévéa fabriqués à partir de bois récupéré dans des plantations de caoutchouc.”
Source: Gael Maison février-mars 2015 | Texte Leen Creve | Photos Peter Schoemans