Une maison de caractère dans un lotissement traditionnel
A la Côte ou ailleurs en Belgique, bâtir dans un lotissement n’empêche pas la créativité. Avec le relief créé par ses différences de niveaux et ses chambres presque en sous-sol, cette maison de Bredene en est une preuve… plus qu’agréable!
Parcelle intéressante
Nous sommes dans un lotissement typique, tel qu’on en trouve un peu partout. C’est ici que vivent Bart et Sara avec leurs enfants, Lias et Rona. “Voilà deux ans que nous avons emménagé”, explique le jeune père de famille. “Avant de faire construire, nous louions une maison à Ostende. Nous avons longtemps cherché à acheter quelque chose là-bas, mais les prix étaient trop élevés. Un jour, il est apparu que nous remplissions les conditions financières pour pouvoir acheter un terrain à la société de logements sociaux de Bredene. Un ami de mon beau-père nous a alors conseillé deux jeunes architectes gantois, Dries Vens et Maarten Vanbelle. Ils ont visité le lotissement avec nous et nous ont aidé à choisir cette parcelle, qui offrait plus de possibilités.”
Challenge
Après s’être enquis des besoins et attentes de leurs clients (de la lumière, une sensation d’espace, des rangements en suffisance pour le matériel de surf et d’escalade de Bart, etc.), le duo s’est mis à l’ouvrage. “Nous avons pu travailler comme nous aimons le faire”, précise Maarten Vanbelle, “c’est-à-dire accompagner nos clients jusque dans le choix des finitions et de l’aménagement de la maison. Dès le départ, toutefois, il était clair que ce projet ne coulerait pas de source. Poser une maison de caractère dans un lotissement n’est jamais évident. Qui plus est, le terrain était orienté nord et le budget assez restreint. Mais bon, en discutant encore et encore avec Sara et Bart, les pièces du puzzle se sont mises en place.”
Jouer avec les règles
Le duo devait aussi tenir compte de prescriptions assez strictes. Le lotissement n’autorisait que des façades blanches, noires ou grises, et il y avait une limitation stricte en termes de volume bâti. “C’est là qu’il s’agit d’être créatif”, lance Dries Vens. “Ces règles ne doivent pas être vues comme un handicap, mais transformées en éléments positifs. Nous avons résolu la question du volume limité en décidant de placer les chambres et tout le niveau inférieur à moitié en sous-sol. Car tous ces mètres cubes en sous-sol ne comptaient pas pour le calcul du volume global ! Toutes les pièces du niveau inférieur sont également assez petites, avec des portées réduites. Il était donc inutile de passer par de coûteuses prouesses techniques pour réaliser les niveaux supérieurs. Et nous avons même pu les orienter de façon optimale par rapport au soleil.”
Agencement inversé
L’agencement conventionnel des maisons de lotissement a été pris totalement à contre-pied. Le rez-de-chaussée s’étend un demi-étage au-dessus du niveau de la rue. Il abrite, à des hauteurs légèrement différentes, une cuisine, une salle manger et coin salon, ainsi qu’une terrasse. Un petit coin bureau se situe encore quelques marches plus haut, au cœur d’un grand volume courbe hébergeant aussi la cuisine et le hall d’entrée. Pour les chambres, il faut descendre les escaliers, qui, à mi-chemin, donnent accès à la salle de bain. “Il a fallu un temps pour s’habituer à dormir sous les pièces de jour”, admet Bart. “Mais nous n’avons pas non plus, heureusement, l’impression de dormir à la cave. Par contre, il y règne une température constante de 17 ou 18°C, ce qui est parfait pour dormir.”
Chauffage par le sol
Le vrai cœur de la maison se situe au niveau de la salle à manger et du coin salon. “C’est le lieu le plus chaud et le plus chaleureux de la maison. Non seulement, il y a le soleil qui nous rend visite, mais le chauffage par le sol sous le parquet est également très agréable. Les poutres de bois au plafond et le plancher foncé créent aussi une atmosphère très réconfortante. Grâce aux murs blancs, l’attention peut entièrement se focaliser sur la terrasse et l’extérieur en général. Enfin, cela nous permet de jouer avec le mobilier, constitué autant de pièces de famille que de choses achetées sur Internet. J’aurais du mal à définir nos goûts… Je dirai que nous n’achetons que ce qui nous fait plaisir.”
Retrouvez plus d’infos sur les architectes via leur site.
Source: Gael Maison juin/juillet 2015 | Texte Jan De Vos | Photos Luc Roymans